Petite histoire de l’informatique

Aussi incroyable que cela puisse paraître, la première machine à calculer n’est autre que l’œuvre du philosophe français du XVIIème siècle, Blaise Pascal. Nommée la Pascaline, elle permettait d’additionner et de soustraire deux nombres d’une façon directe et de faire des multiplications et des divisions. Cependant il faudra attendre le début du XIXème siècle pour qu’apparaissent les prémices de l’invention de l’ordinateur moderne, grâce au mathématicien britannique Charles Babbage. Si Babbage ne parvint jamais à fabriquer une machine complète, il est tout de même à l’origine de la machine à différences et de la machine analytique, permettant toutes deux de faire des opérations de calcul assez poussées pour l’époque.

C’est au début du XXème siècle que les mathématiciens britannique Alan Turing et hongrois John Von Neumann, tous deux considérés comme les “pères” de l’informatique, définissent les principaux concepts sur lesquels reposent les ordinateurs. Mais les progrès décisifs remontent à la Seconde Guerre Mondiale, durant laquelle vont s’accélérer les mutations technologiques. Les Anglais sont à l’origine du premier ordinateur, le Colossus, ayant pour mission de décrypter les messages d’Enigma, la machine de chiffrement allemande. Le Colossus fut détruit après la guerre afin de conserver son fonctionnement secret, et laissa place en 1946 au calculateur géant, l’ENIAC, qui fut le premier ordinateur entièrement électronique.

La France quant à elle va connaître un basculement spectaculaire au niveau informatique, grâce à une politique de rattrapages à marches forcées du début des années 1970 jusqu’à la fin des années 1980. Cependant le succès n’a pas toujours été au rendez-vous.

Le plan calcul : l’indépendance informatique française

En 1964, la firme américaine General Electric absorbe la société française Bull spécialisée dans l’informatique, ce qui fragilise la France dans le domaine des nouvelles technologies.

Dans un contexte de concurrence exacerbé : le Général de Gaulle engage alors une politique concertée pour doter la France d’une forte industrie nationale capable de construire des ordinateurs de pointe. L’aventure entreprise nécessite l’intervention de grande sociétés spécialisées dans ce domaine. Or, il n’y avait pas de société française assez puissante pour réaliser ce projet. C’est pour cette raison que l’État a incité les industriels de divers entreprises à se grouper en une société unique. De cette fusion est née la Compagnie Internationale pour l’Informatique (CII).

En 1966, Michel Debré lance le plan calcul qui lie l’État français avec la CII. Il s’agit d’un contrat de financement, sur une durée de cinq ans, de cette société fraîchement constituée, afin de lui permettre de mettre sur pied une industrie informatique nationale compétitive.

Loin d’avoir atteint les objectifs commerciaux fixés au terme du plan calcul, un second plan fut décidé en 1971, reconduisant pour cinq autres années le financement de la CII par l’État. Afin de pouvoir concurrencer IBM sur le vieux continent, la CII rejoint en 1973 les sociétés Philips et Siemens dans le projet Unidata destiné à faire émerger un leadership informatique européen.

Mais la succession des deux chocs pétroliers, en 1973 et en 1979, ainsi que le renversement de la conjoncture mondiale, déstabilisent l’économie française et déclenchent la montée inexorable du chômage. Avec la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, la CII profite de ces derniers feux d’existence. En effet l’échec du projet Unidata, dû aux divergences opposant la CII et ses partenaires, pousse le gouvernement français à se désengager financièrement au vu de la position minoritaire de la firme française. En 1975 la France cède la CII à la société américaine Honeywell Bull, sabordant ainsi le projet Unidata.

Le Minitel : l’exception française

En 1980, France Télécom lance un nouveau moyen de télécommunication visant à remplacer l’annuaire papier. Il s’agit du Minitel2. Lancé à titre d’expérience à Saint-Malo, il fut déployé près de 500 000 unités sur l’ensemble du territoire français entre 1981 et 1984. Simple d’utilisation avec son «36xx+code», il permet aux Français de découvrir le commerce électronique, mais également une multitude d’autres services : la presse en ligne, le suivi du cours de la bourse, les messageries roses, les agences de voyages, etc. Si ces services furent offerts gratuitement les premières années, les utilisateurs durent peu à peu payer un abonnement mensuel. Le Minitel connut son apogée en 2002, équipant alors neuf millions de foyers et d’entreprises. Il n’a cependant jamais réussi à s’exporter au-delà des frontières françaises. Malgré tout, cette innovation n’a pas eu de précédent dans le monde. Le 30 juin 2012 sonne le glas du Minitel qui fut surplanté par Internet alors qu’il avait encore de nombreux adeptes.

Le plan informatique pour tous

En 1985, sous l’impulsion du premier ministre Laurent Fabius, le gouvernement français lance le plan Informatique Pour Tous (IPT). L’objectif était d’initier les enfants et leurs professeurs à l’informatique en implantant dans les écoles des ordinateurs de la marque Thomson. Si le projet est ambitieux, il n’en est pas moins un échec. En effet la société française Thomson était en grande difficulté et les machines qu’elle proposait (TO7 et MO5) étaient obsolètes face aux Apple II de Macintosh. Par ailleurs, les enseignants n’étaient pas suffisamment formés pour guider pas à pas leurs élèves dans la maîtrise de l’outil informatique.

Si le bilan de l’histoire de l’informatique en France est plutôt mitigé, certains projets ont quant à eux été couronnés de succès. C’est le cas notamment de RENATER (le Réseau National de télécommunications pour la Technologie, l’Enseignement et la Recherche) créé en 1993, qui est le réseau informatique français reliant entre eux les différentes universités et centres de recherche en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer.

Source Lexweb http://www.lexweb.fr/la-petite-histoire-linformatique-france/


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